Le patrimoine à portée de main

NEWSLETTER

Recherches historiques sur la ville d'Orléans. [1], 1 (Éd.1836-1845)

Denis Lottin

Acheter votre format
Commander31,00 €
« En imprimant cet ouvrage, nous n'avons pas la prétention de donner au public une histoire d’Orléans : il ne renferme, à bien prendre, que les matériaux destinés à l’écrire.
Nous appelons de tous nos vœux celui qui accomplira cette œuvre, heureux si nos travaux peuvent la lui rendre plus facile, et si nos recherches lui sont de quelque utilité. Nous l'espérons ; et c'est cette idée qui nous a encouragé dans la tâche laborieuse que nous avions entreprise. Peu de cités, en effet, sont plus dignes qu'Orléans d’avoir des annales particulières son histoire, qui se lie d'une manière intime à celle de la France, pendant plusieurs siècles, est pleine d'importance et d'intérêt. Dès le temps des Gaulois, cité déjà remarquable, elle mérita les attaques de César et plus tard l'affection d'Aurélien.
Sous la première race, elle devint la capitale d'un royaume distinct.
Elle était commerçante et riche lors de l'invasion des Normands qui l'assiégèrent à plusieurs reprises.
Placée au centre du royaume, sur les bords d'un grand fleuve, ville fortifiée, Orléans a figuré au premier rang dans toutes nos dissensions civiles et dans quelques-unes de nos guerres étrangères.
Témoin de la défaite d'Attila, en 451, elle devint, en 1428, le rempart de la France et l'écueil des Anglais. Le nom de Jeanne d'Arc et celui d'Orléans sont inséparables du souvenir de notre triomphe national.
Elle fut le centre et en quelque sorte le point de ralliement de tous les partis qui divisèrent le royaume. Les Protestants, la Ligue, la Fronde se la disputèrent et l'ont, tour-à-tour, possédée. Plus qu'ailleurs, peut-être, les passions populaires s'y sont agitées.
Trop voisine de Paris devenu la capitale du royaume, à mesure que le pouvoir royal s'est affermi, elle a vu s'évanouir cette vie à part des cités du moyen âge et s'effacer cette physionomie distincte conservée en partie par quelques-unes de nos grandes villes.
Mais elle ne devait pas toute son importance à son influence politique, et de nombreux avantages lui restaient encore. Longtemps son Université fut l'une des plus illustres de France, et notre grand jurisconsulte Pothier prouve que dans ses derniers jours elle n'avait pas dégénéré de son antique splendeur. Elle fut, pendant plusieurs siècles, à la tête des places commerçantes du pays, chef-lieu d'un duché apanage des princes du sang, habitée par quelques-uns de nos rois, elle reçut de fréquentes marques de leur affection. Une foule de faits intéressants y ont eu lieu, et ses archives sont une mine féconde à exploiter, même pour l'histoire générale de la France.
Comment se fait-il que tant de richesses soient restées stériles entre les mains des écrivains qui se sont occupés de l'histoire d'Orléans, et que leurs ouvrages, ignorés de la plupart des Orléanais eux-mêmes, ne soient feuilletés que par ceux qui font de ces recherches l'objet d'une étude spéciale ? C'est qu'indépendamment du mérite du style qui leur manque, ils ont presque toujours négligé de chercher l'intérêt là où il se trouvait. Ils ont rarement puisé aux sources et pris la peine de remonter aux titres et aux actes originaux. De là tant de choses passées par eux sous silence, tant de faits controuvés donnés comme certains.
Une heureuse révolution s'est opérée chez nous depuis quelques années dans la manière d'étudier et d'écrire l'histoire, et ce que les temps ont épargné des trésors de nos archives est exploré avec zèle.
Sans avoir l'ambition de nous placer dans l'école des Guizot, des Thierry, des Sismondi, des Barante, nous venons déposer, comme un modeste tribut, notre pierre au pied du monument qu'ils élèvent en l'honneur du pays.
Dix années, consacrées à compulser les archives publiques et privées de notre ville, nous ont mis à même de découvrir beaucoup de faits ignorés, et d'en rétablir quelques-uns d'erronés.
Les comptes de ville, les quittances, que nous comptons publier, feront foi de la conscience de notre travail et n'en seront pas la partie la moins intéressante.
Nous n'avons cherché, en aucune façon, à classer d'une manière méthodique, ni même à lier entre eux, les fait que nous rapportons ; l'ordre de dates est le seul que nous avons suivi, et c'est sans y joindre de réflexions que nous avons placé ainsi le récit des événements. Cette manière n'est pas sans avoir son avantage : elle ne prête aucune prise à l'esprit de parti, le jugement du lecteur est laissé complètement libre, il suit sans prévention le cours des événements, et en tire à sa guise les conséquences qu'il lui plaît.
Notre travail a été fait avec zèle et bonne foi nous le livrons avec confiance à nos concitoyens. Depuis longtemps nous sommes habitués à leur bienveillance. Ils ont encouragé et soutenu notre carrière d'artiste ; ils accueilleront aujourd'hui nous l'espérons, avec la même faveur, un ouvrage entrepris en vue de leur être utile, et que nous leur dédions dans la personne de leurs magistrats.
Nous aimons à reconnaître ici les appuis et les encouragements qui nous ont été donnés. C'est avec fruit que nous avons consulté les manuscrits de Symphorien-Guyon, Desfriches, Lemaire, Hubert, Polluche (c'est sa généalogie des évoques que nous avons suivie), et ceux de MM. Pataud, Dubois et Vandebergue, que M. Petit-Semonville a mis à notre disposition, ainsi que toutes les richesses de la Bibliothèque de la ville et de la sienne propre, avec cette bonne grâce et cette obligeance inépuisables qui le caractérisent. Nous gardons une vive reconnaissance pour la bienveillance avec laquelle MM. le comte de Rocheplatte et M. Heme ont protégé nos recherches. Qu'on nous permette enfin de dire quels secours nous avons trouvés dans les conseils et les communications de MM. Delaplace de Montevray, Jollois, le baron de Morogues, Dupuis fils, Jacob père, A. Costé, l’abbé Nutein, Feraud, de Vassale, Bauchet, Pensée, etc. Nous en conserverons un souvenir de gratitude que nous sommes heureux de pouvoir exprimer.
Nous publions aujourd'hui deux volumes. Ils vont jusqu'à l'époque de la Révolution. Quatre autres volumes, formant une seconde série, contiendront l'histoire de la Révolution jusqu'au temps de l'Empire. Deux volumes nouveaux seront consacrés à l'Empire et à la Restauration. Huit volumes doivent ainsi renfermer tout ce qui a rapport à l'histoire de notre ville, depuis son origine jusqu'en 1830. Un volume à part contiendra le relevé des comptes de ville et de fortifications, depuis 1391 jusqu'à nos jours. »

Recherches historiques sur la ville d'Orléans. [1], 1 / par D. Lottin père...
Date de l'édition originale : 1836-1845
Sujet de l'ouvrage : Orléans (Loiret) -- Histoire

Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF.
HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces œuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande.
Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables.
Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique.
Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces œuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

Pour plus d'informations, rendez-vous sur www.hachettebnf.fr