L’auteur russe fait l’éloge de la fameuse méthode anthropométrique d’Alphonse Bertillon, alors très récente : « Sur quoi la méthode de M. Bertillon est-elle donc fondée ? Sur un principe très simple. Entre les dimensions de certaines parties du corps humain il n'existe aucune corrélation. [...] L'expérience a démontré qu’il est impossible de trouver, parmi des milliers d’hommes, deux individus chez qui les corrélations entre les parties du corps indiquées ci-dessus soient identiques. [...] C’est sur l'observation de ces faits empiriques que repose toute la méthode de M. Bertillon. »
Déjà en 1845, l’Almanach du crime et des causes célèbres françaises et étrangères témoigne de cet intérêt. L’almanach permet de découvrir les affaires criminelles majeures de 1844, des Cours d’assises de la Dordogne au Nord en passant par le Doubs, et fournit des statistiques sur la criminalité à Paris : chaque jour, il surviendrait en moyenne 2,6 « morts violentes » et 78 « crimes et délits ».
Dans Le Crime à deux, essai de psychologie morbide, le criminologue Scipio Sighele étudie à la fin du XIXe siècle l’association criminelle dans ses formes primaires : « Et voilà pourquoi je considère insuffisante l'étude de la maffia, de la camorra et du brigandage pour faire connaître intimement l'association entre les criminels, qui est un phénomène complexe. Pour pouvoir en comprendre la raison intime, en posséder tous les secrets, nous devons descendre encore plus bas, arriver jusqu'aux formes embryonnaires où le lien criminel germe, faible et indécis, et puis l'accompagner dans ses transformations successives, tandis qu'il prend force et devient plus net. » Sighele conçoit l’archétype de cette association comme celle de la « suggestion » d’un « criminel-né » à un « faible » ou un « délinquant occasionnel », et identifie différents duos : couple suicide, couple fou, couple criminel, couple dégénéré.
Quant aux Bas-fonds du crime et de la prostitution écrit en 1899 par un certain « Monsieur Jean », ancien inspecteur principal de la Sûreté, l’ouvrage rend bien compte des imaginaires et des pratiques de la Belle Époque : « À partir de huit heures du soir en été et de cinq heures et demie en hiver, les trottoirs parisiens prennent un aspect tout particulier. Les femmes publiques ont beau racoler durant toute la journée, surtout dans certains quartiers, ce n'est que le soir, au moment où les becs de gaz jettent sur Paris leur lueur blafarde, que la “retape” bat son plein et fait de nos rues et de nos boulevards un immense lupanar. »