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À la découverte de la Nouvelle-Orléans

Fondée en 1718 par les Français sur le continent américain, la Nouvelle-Orléans est nommée ainsi en hommage au régent Philippe duc d'Orléans.

Dans la préface de l’Histoire de la fondation de la Nouvelle-Orléans (1717-1722), l’académicien et président du comité France-Amérique Gabriel Hanotaux écrit que « le nom français vit et vivra éternellement dans ces régions lointaines, car ce sont les Français qui ont semé la civilisation sur les rives du fleuve ; ils ont colonisé ces contrées, fondé ces villes, et leur volonté réfléchie, après les avoir créées et élevées, les a déposées, déjà grandes, dans le giron de la grande République des Etats-Unis comme une mère confie ses filles à une autre mère : ce sont des liens que rien ne peut briser. »

En 1855, le géographe et militant anarchiste Elisée Reclus, se rend à la Nouvelle-Orléans. Dans Fragment d'un voyage à la Nouvelle-Orléans, il relate minutieusement son voyage, la découverte de la ville et de sa société. Il y exerce alors divers métiers dont celui de précepteur pour le compte d’une femme de planteurs d’origine française. Au cours de ce séjour, il est confronté à la réalité coloniale. 

Aux poétiques descriptions et aux croquis de somptueux paysages se mêlent le témoignage du marché aux esclaves, des incendies, de la criminalité ou encore de l’ivrognerie. Il se livre à un terrible constat : « Un misanthrope pourrait comparer les vices de notre société européenne à un mal caché qui ronge l’individu sous ses vêtements, tandis que les vices de la société américaine apparaissent au dehors dans toute leur hideuse brutalité. La haine la plus violente sépare les partis et les races : l’esclavocrate abhorre l’abolitionniste, le blanc exècre le nègre, le natif déteste l’étranger, le riche planteur méprise largement le petit propriétaire, et la rivalité des intérêts crée même entre les familles alliées une barrière infranchissable de méfiances. »

Cette comparaison entre l’héritage français et la plus récente culture anglo-saxonne se retrouve également en 1917 chez Jules Huret dans En Amérique, de New York à la Nouvelle-Orléans. Il explique être resté plus longtemps à la Nouvelle-Orléans que dans d’autres villes pour notamment essayer d’étudier « la persistance ou la fusion de la race française dans cette jeune civilisation anglo-saxonne ».

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