Au cours du XIXe siècle, la plupart des grandes villes françaises se dotent de véritables musées consacrés à ces disciplines. C’est le cas de Toulouse, avec son Muséum d’Histoire Naturelle, créé en 1865. Une revue mensuelle illustrée est éditée par l’institution : Matériaux pour l’Histoire Primitive et Naturelle de l’Homme. Cette revue donne à voir la spécificité de ce musée : sa spécialisation, rare pour l’époque, autour de la préhistoire. Ainsi, dans ses pages, il est possible de découvrir des études détaillées des matériaux utilisés pour la fabrication d'outils préhistoriques, comme des marteaux et pioches en bois de cerfs, retrouvés dans des puits. Ces derniers sont reproduits sous plusieurs angles dans des gravures très détaillées. Une attention toute particulière est également donnée à la constitution des sols de la région. Des coupes géologiques et stratigraphiques du Massif Central viennent ponctuer ces études. Enfin, cet ouvrage se place également en sommité académique, proposant des revues de livres et périodiques, des informations sur les cours dispensés dans les facultés de sciences de la région, ainsi que des actualités sur les acquisitions et études réalisées par le musée.
Dans un esprit similaire, on peut citer la revue Annales des sciences naturelles, zoologie et biologie animale. La partie consacrée à la zoologie est dirigée par Henri Milne Edwards. À cette époque, ce dernier est titulaire de la chaire d'entomologie (étude des insectes) au Muséum National d’histoire Naturelle. Pour ce qui est de la botanique, la direction est donnée à Adolphe Brongniart, et Joseph Decaisne, tous deux également détenteurs de chaires dans ce même musée. La revue est un moyen pour eux de publier leurs travaux.
Également dans le thème de la botanique, évoquons des publications d’un genre particulier, se situant à la croisée des sciences naturelles et de la discipline artistique : les planches de botaniques. Elles nourrissent avant tout un but pédagogique, en reproduisant de manière objective le végétal. Bien que les premiers ouvrages de type herbier apparaissent dès l’Antiquité, c’est avec l’essor de l’imprimerie que ces planches se diffusent à plus grande échelle. À ce progrès technique s'ajoutent les Grandes découvertes, rapportant sur le sol européen des spécimens n’ayant jamais été observés auparavant. Suscitant la curiosité et l'intérêt des scientifiques et amateurs éclairés, ces végétaux sont classifiés, entraînant la création de véritables catalogues de botanique illustrés. Aux XVIIIe et XIXe siècle, les progrès de l’imprimerie et de la gravure apportent un renouveau à la discipline, avec toujours plus de couleurs et de précision dans le rendu. Les publications font l’objet d’un intérêt grandissant. Pour ne citer qu’un illustrateur botaniste, il est possible de citer Jean-Baptiste Barla, qui deviendra directeur du Muséum d’histoire naturelle de Nice en 1865. Passionné de mycologie mais aussi d'orchidées, il réalise de nombreuses planches aux couleurs vibrantes et témoignant d’un grand souci du détail.