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1871-1918, d’une occupation à l’autre : d’autres résistances à l’Allemagne

27 mai 1943 : le conseil national de la résistance est créé, unifiant ainsi la quasi-totalité des courants de résistance français. Depuis 2014, une commémoration nationale célèbre cet événement chaque année, et porte des principes qui dépassent le simple cadre de la résistance à l’occupation allemande pendant la Seconde Guerre mondiale. Hachette-BnF souhaite mettre en valeur plusieurs ouvrages présentant un esprit de résistance, à travers les collections de la Bibliothèque nationale de France. 

Cet esprit de résistance, le peuple polonais l’a conservé tout au long du XIXe siècle et au-delà, comme l’affirme Edmond Bernus dans Polonais et Prussiens, résistance du peuple polonais, germanisation prussienne en 1907. Affirmant la résistance de « l’âme polonaise », il dénonce, dans un contexte marqué par le revanchisme face à l’Allemagne, aux politiques de germanisation menées en Pologne, et remarquant la ténacité du peuple polonais, affirme le droit des peuples à l’indépendance : « La volonté consciente d'un peuple est tout de même un terrible obstacle. Jusqu’ici, les Polonais n'ont aucune raison de désespérer, et rien ne dit que le jour de la justice ne viendra pas pour eux. Puisse ce jour venir pour tous les peuples ! »

C’est dans un autre contexte, mais à des fins similaires, que Anselme Laugel publie en 1918 La Résistance de l’Alsace-Lorraine. Cet alsacien francophile y dresse un portrait historique de la région pendant son annexion par l’Allemagne, insistant sur la « dictature militaire » au pouvoir et l’autoritarisme de l’Empire Allemand : « Bismarck était le maître, il avait donc raison ; l'Alsace-Lorraine était la vaincue, donc l'esclave ». Il insiste également sur les résistances ordinaires, comme celles des femmes, « vestale vigilante » qui « a entretenu dans l'âme des enfants la flamme sacrée du patriotisme ».

Enfin, le contexte de la Première Guerre mondiale permet de s'intéresser à un fait peu connu, celui de l’occupation militaire du nord de la France et de la résistance pendant la Grande Guerre. Paul Bardon dans Eugène Jacquet et ses amis : histoire de quatre fusillés de Lille par un témoin, revient sur l’exécution de ses camarades résistants lillois, « morts de la mort froide, de la mort des condamnés » en 1915. Le récit, aux qualités littéraires certaines, est aussi un portrait, sinon exhaustif, du moins authentique de la résistance à l’occupation allemande.

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